Les vaches ne sont pas des tueuses de climat ! (Dr. Frank Mitloehner)

Les vaches ne sont pas des tueuses de climat ! (Dr. Frank Mitloehner)

Au terme de son assemblée des délégués, Holstein Switzerland a accueilli le Prof. Dr. Frank Mitloehner, de l’université de Davis, en Californie (USA). Spécialiste des questions climatiques, il a, par une approche spécifique du cycle du méthane, démontré que l’efficience était un élément crucial lorsqu’il s’agit de production et de climat.

 

Les vaches sont souvent présentées comme étant à l’origine de nombreux problèmes climatiques à cause de leurs émissions de méthane. Afin d’apporter un éclairage scientifique sur la question, Holstein Switzerland a invité un professionnel de la question, le Prof. Dr. Frank Mitloehner, éminent scientifique allemand chef de la section « sciences animales » à l’université de Davis (USA). Afin de faire profiter un maximum de personnes de ses considérations, deux conférences ont également été tenues le mercredi 13 avril, d’une part dans le cadre de la journée des sciences animales, à la Haute école HAFL de Zollikofen, et d’autre part en public à Grangeneuve.

Spécialiste des questions climatiques, celui-ci s’est attelé à présenter, sur la base de ses travaux scientifiques, que les vaches ne sont pas des tueuses de climat. Il a démontré que, même si l’effet de serre du méthane est 28 fois plus important que celui du CO2, celui-ci n’est de loin pas si néfaste pour l’environnement, car il n’est qu’à l’origine que de 18% des effets de serre, contre 56% pour le CO2. De plus, sa période de demi-vie est de 12 ans, alors que celle du CO2 est de 1’000 ans ! Dès lors, le Prof. Mitloehner considère qu’il est impératif de reconsidérer l’effet du méthane sur le réchauffement climatique, qui est nettement surévalué d’un facteur 3 à 4, comme l’a démontré une étude récente de l’université d’Oxford (GB).

Le professeur a également présenté le cycle du carbone émis par le bétail, qui est particulièrement court, car ce gaz est fixé par les plantes lors de la photosynthèse. Ce carbone-là est régénéré et ne contribue donc pas à l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère, contrairement à celui que l’on rejette en brûlant des énergies fossiles. Dès lors, il apparaît clairement qu’un élevage bovin efficient représente une solution aux problèmes d’émissions.

En effet, il s’agit de ne pas oublier que le rôle premier de l’agriculture est de produire des denrées alimentaires, et que la population mondiale ne cesse de croître. En considérant l’exemple des Etats-Unis, où depuis 1950, le cheptel laitier a diminué de près de 2/3 alors que la production laitière a augmenté de 60%, le Prof. Mitloehner a démontré que l’empreinte carbone d’un verre de lait est aujourd’hui 3 fois moindre qu’il y a 70 ans ! Et cela se fait avec des vaches particulièrement efficientes, les Holstein ! Les programmes destinés à diminuer les émissions de gaz à effet de serre par kg de lait produit passent par l’amélioration de la fertilité, le progrès génétique, l’optimisation de l’affouragement et les programmes de santé. Exactement là où Holstein Switzerland place ses priorités !

Le Prof. Mitloehner a conclu naturellement ses exposés en relevant à quel point l’efficience est déterminante dans la production animale. Les vaches Holstein ne sont donc pas du tout des tueuses de climat, mais elles contribuent au cycle de régénération du carbone contenu dans le méthane grâce à la photosynthèse tout en assurant la production d’une nourriture de qualité. Des atouts de taille alors que les questions d’approvisionnement et de protection de l’environnement sont cruciales !

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